Cancun - 5ème Conférence ministérielle de l'OMC - 10-14 septembre 2003
*** Communiqué IRE-URFIG du 30 août 2003 ***
OMC
: VICTOIRE DES FIRMES PHARMACEUTIQUES OCCIDENTALES
Ce
samedi 30 août, le Conseil général de l'Organisation Mondiale du Commerce a
approuvé un document présenté comme un accord sur la question de l'accès aux
médicaments essentiels mettant en oeuvre la"Déclaration de Doha sur les
brevets et la santé publique".
Ce
texte combine une proposition émanant à l'origine de l'Union européenne avec
une annexe présentée par la délégation des Etats-Unis. Ce diktat des pays
riches est très éloigné de l'esprit et de la lettre de la Déclaration de
Doha par les nombreuses restrictions qu'il impose aux pays concernés. Il
n'apporte qu'une solution partielle et limitée, tout en aggravant la dépendance
des pays en développement à l'égard des firmes pharmaceutiques occidentales.
En ce sens, cette prétendue solution va à l' encontre du principe même de développement
durable.
Ainsi
qu'ont pu le constater tous les observateurs présents à Genève, c'est la mort
dans l'âme et les larmes aux yeux que les délégués des pays africains, sur
instruction de leur gouvernement, ont demandé à leurs collègues d'une
vingtaine de pays (Argentine, Brésil, Inde, Philippines ...) de mettre fin à
leur opposition au texte voulu par l'Union européenne et les Etats-Unis dont la
préoccupation première est de protéger les profits des multinationales
pharmaceutiques. Une nouvelle fois, les gouvernements africains, soumis aux
intenses pressions de leurs anciennes puissances coloniales, ont été
contraints de sacrifier les intérêts prioritaires de leurs peuples.
Cet
accord diplomatique, destiné à sauver la face de l'OMC à une dizaine de jours
de la conférence ministérielle de Cancun, ne trompera que ceux qui veulent
bien se laisser abuser par la propagande de l'OMC et des pays riches.
La
réalité de l'accord qui vient d'être imposé par les pays industrialisés ne
fait aucun doute pour tous ceux qui travaillent sur le terrain et connaissent
les réalités sanitaires des pays en développement : des millions de personnes
vont continuer de mourir faute de pouvoir accéder aux médicaments dont ils ont
besoin.
Agnès
BERTRAND
Institut
pour la Relocalisation de l'Economie (IRE)
Tél.
: (00 33) 4 66 67 07 04
Raoul
Marc JENNAR
Unité
de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation (URFIG)
Tél.
: (00 32) 478 913 812